« Des postes et des mètres carrés ». Tel était le mantra de la direction actuelle quand elle s’est présentée à nos suffrages voilà quatre ans. L’affaire était simple. Trop simple. Depuis quatre ans, le combat pour l’ouverture de postes de titulaires s’est fait sabre au clair… sur un malentendu : notre ministère de tutelle a bien autorisé ces créations, grâce au rehaussement du plafond 1 (plafond État), mais sans jamais allouer à l’université les financements nécessaires. Car un fonctionnaire, et c’est bien normal, évolue dans sa carrière. Car le point d’indice, et c’était bien légitime, a été rehaussé.
Avec un budget globalisé, permettant quelques tours de passe-passe, et quelques formules bien tournées destinées à rassurer notre communauté, la direction s’est engagée tambour battant et la fleur au fusil sur une pente qu’il va maintenant être bien difficile de remonter.
Le déficit de l’établissement apparaît désormais structurel (en moyenne 6 millions d’euros annuels sur les trois années 2022, 2023, 2024), à la grande satisfaction de l’équipe en place, fière de faire preuve de “courage politique” en “affichant la vérité des prix”.
Seulement voilà, cette option n’a été possible qu’en puisant chaque année dans les réserves (fonds de roulement) constituées par d’autres… Tout a une fin, le courage à crédit également. Désormais la capacité d’autofinancement de l’établissement est plus que nulle, elle est négative de 4 millions, et le fonds de roulement résiduel s’élève à moins de 5 millions.
Cet automne, la présidente l’a dit lors de la dernière assemblée générale, le budget sera discuté en amont avec le rectorat. Habile mise sous tutelle qui ne dit pas son nom. On entend l’échange poli : « Que faisiez-vous au temps chaud ? […] Je créais des postes, ne vous déplaise. Vous créiez ? J’en suis fort aise. Eh bien ! Assumez maintenant. »
Exsangue, notre université va devoir faire des choix, des choix contraints, des choix qui vont nous être imposés et priver la communauté de sa liberté d’action, de création. Qui peut penser que c’est un hasard s’il nous « faut », maintenant et dans l’urgence, traiter la question du temps de travail et des primes des personnels BIATTS ?
Pour maintenir les apparences, la présidence rogne désormais sur tout et hypothèque notre avenir en mettant, par exemple, un coup d’arrêt brutal aux opérations immobilières et plus largement aux investissements. Or, une université qui n’investit pas est une université qui meurt. Reste la course en avant : l’EPE dans l’espoir d’hypothétiques financements supplémentaires du ministère.
Ce combat pour des postes ne devait-il donc pas être mené ? Si, sans aucun doute: il faut plus de postes. Mais pour une raison surtout : pour que les personnels, contractuels ou titulaires, administratifs, chercheurs ou enseignants, soient unis dans une communauté de destin, regagnent des conditions de travail dignes et retrouvent le sens de leurs missions. Malheureusement le rythme des départs (de contractuels comme de responsables de services), la gestion carrément népotique de certains repyramidages notamment, le peu de place laissée aux composantes et, de manière générale, à la collégialité dans la gestion des ressources humaines et dans la structuration administrative de l’établissement, montrent le peu d’intérêt de la direction actuelle pour ces enjeux pourtant essentiels.
La distribution inéquitable des créations de postes réalisée grâce au fonds de réserve améliore certes le taux d’encadrement, mais elle maintient les inégalités, preuve évidente d’une absence de stratégie politique claire. En outre, à défaut d’être réfléchie, elle est conduite dans la plus grande opacité.
Au contraire, en toute transparence, fidèles à nos engagements et attachés à notre établissement et à son avenir, tous nos élus ont toujours fait des propositions constructives dans les conseils. C’est bien dans cet esprit que nous souhaitons continuer à défendre l’intérêt de notre communauté universitaire.
Pour retrouver du sens, pour construire ensemble un projet engageant, fédérateur et novateur, notre ambition vise notamment à :
- Faire vivre le dialogue social en créant une vice-présidence Carrières et Régimes des personnels pour une politique véritablement responsable, transparente, volontariste, et enfin inclusive et pluriannuelle au service de toutes les missions de l’université et de tous ses personnels.
- Engager une discussion avec l’ensemble des personnels pour redéfinir une politique d’attribution des primes. Il n’est pas normal que le système des primes, en soi déjà fort discutable, vienne creuser les inégalités au sein de notre communauté.
- Encadrer la procédure de repyramidage E-C en privilégiant l’ouverture du concours aux sections où il existe déjà plusieurs candidats, en tenant compte bien entendu des spécificités de chaque section, et engager une réflexion sur l’opportunité et le bien-fondé de cette procédure de repyramidage dont l’effet pervers est la disparition d’un nombre conséquent de supports de maître·ss·es de conférences et donc le tarissement de débouchés pour les jeunes docteur·e·s.
Le groupe Renouvelons les Énergies