Pour une vie de la formation qui concerte et (re)considère son personnel et ses étudiants

NOTRE CONSTAT

Le Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire (CEVU), comme bien d’autres instances décisionnelles de notre université est en panne. Il a perdu son âme et son essence.

Désormais, il n’y a plus dans ce conseil que des figures administratives imposées. Les conseillers doivent se prononcer sur des règles administratives froides, parfois mal comprises, et souvent mal appliquées. Ces règles s’éloignent chaque jour des préoccupations des étudiants, des enseignants, des personnels administratifs et techniques.

Il faut voter, c’est obligé ! Et à toute hâte messieurs dames, car il nous faut respecter un calendrier administratif contraint, trop peu anticipé et qui n’est plus au service de la réussite et de la vie étudiante. Exit donc un débat sur des problématiques de fond. Il n’y a plus de place pour des discussions sur des innovations, sur  l’anticipation et l’adaptation au paysage universitaire actuel. Le périmètre master est bien souvent le grand oublié des échanges et notamment la question de la professionnalisation (alternance, stages, projets tutorés, ..) et leurs relations avec le monde socio-professionnel, ce qui explique probablement la baisse de l’attractivité de ces formations.

Le CEVU, à l’image de la présidence, s’est bien trop souvent laissé déborder par des syndicats étudiants. Nous ne remettons pas en cause la légitimité de ces derniers, ni de leurs revendications, mais simplement le fait que, forts d’un sentiment de toute puissance fondé sur leur soutien à l’équipe actuelle lors des élections précédentes, ils usent de méthodes antidémocratiques (du reste contre-productives). Nous avons ainsi tous en mémoire les pseudo blocages aux conséquences émotionnelles fortes, causés par quelques individus sans que la présidence ne lève le petit doigt sur ses protégés, et ce au détriment de ses propres agents et étudiants abandonnés à leur sort. À défaut de gestion de crise et de communication à la communauté, nous avons été forcés à passer au distanciel y compris pour les examens sans raison apparente. Et ne parlons pas de l’image désastreuse de notre université à l’extérieur. 

La difficile question du calendrier universitaire par exemple est symptomatique de ce mal. La communauté entière ne peut se retrouver enfermée par le fait d’une obscure commission connue des quelques initiés qui en sont membres, eux-mêmes tenus de se positionner sur des propositions biaisées et faussement contraintes. Là encore, il faut vite voter et plus tard vous réfléchirez. Non, nous avons besoin de plus de transparence !

Il n’y a pas suffisamment de vision politique et pour preuve, quand un Vice-Président est démissionnaire sur fond de désaccord avec la présidente, la communauté ne s’en aperçoit presque pas faute d’avoir été mise au courant !

NOS PROPOSITIONS

 

PLUS DE CONCERTATION ET DE CO-CONSTRUCTION AVEC LA COMMUNAUTÉ

– Créer un bureau des départements avec des réunions mensuelles inter-départements avec toutes les directions de département spécifiquement sur le périmètre scolarité et pédagogie avec ordre du jour envoyé en amont pour permettre une remontée des questions de la part des départements et pas uniquement de l’information descendante. Les directions des UFR seraient bien entendu invitées.

– Améliorer fortement la diffusion de l’information afin d’impliquer la communauté entière dans la vie institutionnelle. Création de liste de diffusion d’information sur différents périmètres dont la formation afin de permettre une égalité d’accès à l’information et aux documents.

– Créer un vrai calendrier institutionnel prévisionnel annuel avec la liste des dossiers à traiter au cours de l’année en CEVU permettrait à tous les services et collègues d’anticiper les points à travailler autrement que dans l’urgence.

– Redéfinir la commission pédagogique et son fonctionnement, voire interroger sa pertinence : elle doit être un véritable espace de travail et de consultation, et pas une simple chambre d’enregistrement avec des options trop pré-établies. Cela doit permettre à terme une discussion et un vote des calendriers universitaires en CAC, car il engage toute la communauté et a également des répercussions sur l’activité de recherche.

 

UNE MEILLEURE ORGANISATION DE LA SCOLARITÉ

– Le semestre sur 13 semaines est en grande partie responsable de nos difficultés (pré-rentrée, calendrier, examens). Nous proposons de sortir de la doctrine des 13 semaines (laquelle n’existe pas réellement dans les faits, à preuve le 1er semestre 2024/2025) pour passer à 12 vraies semaines effectives de cours et permettre un calendrier plus respectueux de tous, mieux préparer la pré-rentrée et ce, dans le respect des volumes horaires et sans sacrifier d’enseignements. Les volumes actuels (et plus encore ceux des transversaux) peuvent tout à fait être conservés avec 12 semaines.

– Créer un guichet unique aux compétences multiples et à accès multimodal, présentiel en priorité, mais également par téléphone et via des réseaux sociaux afin de nous adapter à notre public. Beaucoup de nouveaux étudiants sont perdus à leur arrivée et méritent d’avoir une information claire quel que soit leur questionnement.

– Permettre de mieux personnaliser les parcours des étudiants et respecter réellement l’arrêté licence en donnant les moyens pour proposer les créneaux en adéquation avec la demande effective. Il faut arrêter de leurrer les étudiants, souvent contraints de choisir par défaut les rares enseignements encore disponibles et accessibles parce qu’ils sont la plupart du temps en distanciel : si cela n’ôte rien en soi à leur valeur et intérêt, ils ne correspondent pas forcément aux attentes particulières. Nous constatons tous, par exemple, le recours massif aux briques humanités numériques (+ de 7000 inscriptions), qui avaient été pourtant tant décriées par l’équipe de direction actuelle, et qui viennent suppléer en partie le déficit de choix de personnalisation des enseignements. Au passage cela permet de faire financer une partie de la licence par le PIA3 Nexus auquel on a trouvé finalement tant de vertus…

– La difficile question de la seconde évaluation, qui ne satisfait finalement personne totalement, sera enfin traitée par une large consultation. Elle pourrait conduire à une pré-inscription pour la seconde évaluation qui même non contraignante, permettrait une meilleure gestion des examens de cette période. On peut également envisager un retour de l’organisation de la seconde évaluation au sein des composantes pour la partie contrôle continu au moins.

– Nous disposons d’outils numériques qui ont grandement facilité la correction automatique des examens y compris pour les gros effectifs. En simplifiant encore les procédés, il est possible d’inciter le passage au contrôle continu en L1 notamment, pour permettre une meilleure adaptabilité de la transition du secondaire au supérieur et surtout améliorer la réussite tout en restant compatible avec une évaluation terminale et avec la seconde évaluation.

– La délégation du détail des modalités de contrôle des connaissances aux équipes pédagogiques rend complexe la communication aux étudiants. Les étudiants disposant désormais d’une plateforme numérique de scolarité (ENT) et pédagogique (Moodle) efficace, elle pourrait être utilisée pour y faire figurer des informations complémentaires, dont les précisions des MCC ou d’autres informations majeures (règlement des études, modalités de réorientation, …).

– Notre université est de plus en plus inclusive. Il faut s’en féliciter sans pour autant que cela complexifie exagérément nos dispositifs d’évaluation. Nous devons adapter nos évaluations à ce public en dimensionnant les moyens aux besoins lors des surveillances.

Adapter les ressources informatiques et numériques aux véritables besoins notamment lors des IP avec un système de délestage efficace (en soirée par exemple). La première image que l’on donne aux nouveaux arrivants est catastrophique.

– La question de la précarité étudiante doit être une véritable préoccupation de l’université qui nécessite des dispositifs ambitieux et efficaces et ne pas être déléguée à des syndicats étudiants.

– En master notamment, nous souhaitons travailler davantage sur la professionnalisation, l’insertion et l’innovation pédagogique en facilitant par exemple les modalités par projet sur le terrain encore trop complexes en pratique.

– Pour Béziers, nous appelons le développement et la structuration du Centre Universitaire du Guesclin et nous souhaitons rendre effective la création d’une commission des usagers qui sommeille pour concerter les acteurs et guider les orientations.

NOS PRINCIPES ET DES VALEURS

Notre groupe “renouvelons les énergies” continuera à défendre toutes les formations et les volumes horaires disciplinaires qui garantissent les exigences académiques. Nous soutiendrons toutes les filières de l’établissement et assumerons les disparités d’effectifs. Nous nous engageons à ne fermer aucune filière. Nous réaffirmons nos valeurs d’accueil non sélectif et des accompagnements à la hauteur de tous les publics.

Nous soutiendrons les innovations pédagogiques et les communications qui rendront nos formations encore plus attractives, plus inclusives et plus professionnalisantes dans le tissu culturel et socio-économique.

Nous resterons à l’écoute de l’ensemble des personnels pour les soutenir dans la mise en œuvre des formations dans un esprit d’intelligence collective.

Nous continuerons d’accompagner tous les étudiants vers la réussite à l’université avec inventivité et bienveillance.

Nous accentuerons la valorisation et la communication de nos formations et des compétences de nos diplômés.

Le groupe Renouvelons les Énergies